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Le voyage de Raminus Rabon

Un texte écrit par Emma Baron

Pour ma fille, Mélianne

À Paris, dans le grenier d’une petite maison, vivait un vieux rat qui s’appelait Raminus Rabon. Ce jour-là, il fêtait son 99ème anniversaire quand quelqu’un toqua à la lucarne.

« Une lettre pour vous ! » claironna le pigeon facteur.

Curieux, Raminus Rabon ouvrit vite l’enveloppe.

Mon cher frère,

Je te souhaite un joyeux anniversaire.

Et si tu venais me voir ?

Je serai ravi de t’accueillir chez moi.

Ramembert

P.S. : Une surprise t’attend.

Le rat pensa à son frère qui habitait si loin de lui. Cela faisait trop longtemps qu’il ne l’avait pas vu. Il lui manquait beauscoup.

Et aussitôt, il prépara sa valise pour ce long voyage. Car, en effet, son frère vivait à l’autre bout de la Terre. Il habitait sur l’île Saint Augustine en Alaska.

C’était le premier jour de l’hiver. Les arbres perdaient leurs dernières feuilles. Toute la journée, Raminus Rabon marcha, sa petite valise à la main.

Le soir, alors qu’il avait rejoint la campagne, il vit trois jeunes mulots fouiller la terre.

« Qu’est-ce que vous cherchez ? » demanda Raminus Rabon en s’approchant.

« Nous cherchons à manger, expliquèrent les mulots, mais les sangliers ont tout emporté. » 

Raminus Rabon avait un petit sac de grain et de bon cœur, il le leur offrit. Au moins pour ce soir, les mulots n’auraient pas faim.

« Ce n’est peut-être pas grand chose, dit le rat, mais ce que je peux faire, je le fais. »

Et il poursuivit son voyage.

Or une famille de lièvres habitaient la prairie. Ils avaient tout vu et tout entendu. Ils s’approchèrent des mulots pour partager leurs provisions si bien que durant tout l’hiver, aucun rongeur n’eut faim.

Quelques semaines plus tard, il y eut une tempête de neige. Alors que le rat arrivait à la lisière d’une forêt, il aperçut une maman écureuil et ses petits qui s’affairaient autour d’un nid.

« Qu’y-a-t-il ? » demanda Raminus Rabon en s’approchant.

« A cause de la tempête, notre hotte est tombée et s’est cassée. » expliquèrent les écureuils.

Le rat prit plusieurs brindilles qu’il trouva sous la neige et les aida à réparer leur nid.

« Ce n’est peut-être pas grand chose, dit le rat, mais ce que je peux faire, je le fais. »

Et il poursuivit une nouvelle fois sa route.

Des chouettes vivaient là elles aussi. Elles avaient tout vu et tout entendu. Grâce à leurs puissantes serres, elles soulevèrent le nid et le remirent à sa place dans la fourche du chêne. Et les écureuils oublièrent bien vite ce mauvais souvenir. Et en plus, ils s’étaient fait de nouveaux amis.

L’hiver laissa la place au printemps. Raminus Rabon avait marché pendant des mois et il était fatigué. Il arriva sur une plage où il n’y avait personne. Plusieurs bouteilles jonchaient le sable et ce n’était vraiment pas beau.

Raminus Rabon les ramassa et les jeta à la poubelle.

« Ce n’est peut-être pas grand chose, dit le rat, mais ce que je peux faire, je le fais. »

Et après s’être reposé, il poursuivit sa route.

Les crabes cachés sous les rochers avaient tout vu et tout entendu. Aussi, quand le rat fut parti, ils rassemblèrent les bouteilles qui gisaient au fond de la mer et les jettèrent à la poubelle. Et c’est comme ça que toute la plage redevint propre.

Le rat quitta la France à bord d’un très grand bateau. Il profitait de la brise marine lorsqu’il aperçût deux mouettes se battre autour d’un bout de pain.

« Qu’y-a-t-il ? » demanda Raminus Rabon en s’approchant.

« Ce pain est à moi ! » criait l’une.

« Non, il est à moi ! » rétorquait l’autre.

Raminus Rabon prit le pain, le partagea en deux et donna à chacune une moitié et il partit dormir dans la cabine du Capitaine.

Les semaines passèrent. Quand le rat arriva à New York, c’était déjà l’été. Les feuilles des arbres étaient vertes et luisaient sous les rayons du soleil.

Sa valise à la main, Raminus Rabon se dirigeait vers la gare prendre son train quand il vit deux opossums la gueule grande ouverte vers le ciel.

« Qu’est-ce que vous faites ? » demanda le rat en s’approchant.

« Nous avons soif, expliquèrent-ils, nous attendons la pluie. »

Le rat avait toujours sur lui une gourde bien remplie. Il la donna aux opossums.

« Ce n’est peut-être pas grand chose, dit le rat, mais ce que je peux faire, je le fais. »

Et Raminus Rabon monta à bord du train.

Des ratons laveurs qui vivaient là, avaient tout vu et tout entendu. Ils connaissaient une source sous la ville où l’eau ne manquait jamais. Alors, ils y emmenèrent les opossums qui ravis n’eurent plus jamais à attendre la pluie.

Installé confortablement dans les cuisines du train, Raminus Rabon traversa l’Amérique toute entière.

Après des jours et des jours de voyage, le train arriva au Canada où l’automne était déjà là. Raminus Rabon reprit sa longue marche.

Finalement, il arriva sur les rives de l’Alaska. Il se demandait comment aller sur l’île où habitait son frère quand le vent se mit à souffler. Un ballon rouge s’envola. Vite, Raminus Rabon attrapa la ficelle et s’envola haut dans le ciel.

Dans la nuit, il survola la mer. Il admirait la lune quand soudain le ballon éclata.

« A l’aide ! » hurla Raminus Rabon en tombant.

Brusquement, sa chute s’arrêta. Une mouette l’avait rattrapé par la queue tandis qu’une autre l’installait sur son dos.

« Merci, lui dit le rat, vous m’avez sauvé la vie. »

C’étaient les mouettes du bateau, celles qui se querellaient pour le bout de pain.

« C’est nous qui te disons merci, répondirent les mouettes. Grâce à toi, nous sommes amies aujourd’hui. »

Et elles déposèrent le rat sur l’île Saint Augustine au pied d’un volcan gigantesque. C’était à nouveau l’hiver. Une aurore boréale illuminait la neige qui recouvrait tout.

Enfin, Raminus Rabon était arrivé chez son frère Ramembert. Vite, il frappa à la porte. Les deux frères se serrèrent dans leurs pattes, émus et heureux de se revoir.

« Viens vite voir ta surprise ! » lui dit Ramembert. Il lui montra l’énorme fromage aux cents étages sur lequel il avait planté 100 bougies. Cela lui avait pris un an pour le faire, un an pour le cuisiner, un an pour le préparer.

« Ce n’est peut-être pas grand chose, lui dit Ramembert, mais ce que je peux faire, je le fais. Joyeux anniversaire mon frère ! »

Raminus Rabon avait voyagé pendant 1 an et il venait d’avoir 100 ans !

« Joyeux anniversaire à toi aussi ! » lui répondit celui-ci, heureux de revoir son jumeau.

Et le soir venu, tout deux soufflèrent leurs 100 bougies puis ils dansèrent et s’amusèrent toute la nuit avec leurs très nombreux amis.

FIN

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Les chasseuses de fantômes

Auteur : Emma Baron

Ce mercredi après-midi, Mel a invité ses deux meilleures amies, Linda et Olivia, à la maison pour jouer à la chasse aux fantômes.

Debout au milieu de la chambre, Linda déclare : « C’est moi la chef des chasseuses ! »

« Et puis quoi encore ? » s’exclame Olivia, furieuse. « Pourquoi ce serait toi ? »

« C’est chez moi alors ce serait plutôt à moi d’être la chef. » rétorque Mel.

Après cinq minutes de dure bataille, les trois amies se calment et partent à la chasse aux pas beaux, pas rigolos.

Sur la pointe des pieds, elles longent le couloir quand tout à coup, elles entendent du bruit au grenier. « Tu nous fais une farce ? » demande Olivia.

« Mais non ! » répond Mel. « Allons voir ! »

« Moi la première ! » dit Linda.

« Non, c’est moi la plus courageuse ! » rétorque Olivia.

Les voilà qui se disputent une nouvelle fois.

Intriguée, Mel ne dit rien. La petite fille monte l’escalier tandis que ses amies continuent de rouspéter. Soudain, on entend : « ScroNch ScroMp »

Mel se demande : « Qui est-ce qui peut bien faire ce bruit ? »

En s’affrontant du regard, Linda et Olivia la suivent. Lentement, Mel pousse la porte du grenier. Nom d’un cachalot ! Quel malheur ! Quelle horreur !

Un fantôme très bizarre se tient devant elle. Il n’est pas blanc et transparent mais vert-moisi et tout gluant. Il possède deux grands yeux jaunes tout moches et un air très méchant. Mais que fait-il ? Il dévore les vieilles chaussettes de Mémé Ginette. Mel déglutit. Linda et Olivia reculent en tirant leur amie en arrière.

A toute vitesse, les petites filles dévalent les escaliers et se cachent dans le placard à balai. Assises dans le noir, les yeux grands ouverts, elles tendent l’oreille.

FliuiuUuu.

Quel bruit horrible ! On dirait une méduse qui glisse sur la rampe d’escalier. Sous la porte du placard, les trois copines aperçoivent une ombre avancer sur le sol. Le monstre, le fantôme, le truc approche.

« Vite, il faut s’en débarrasser ! » s’exclame Mel. D’un bond, elle se redresse et allume la lumière. Les filles regardent autour d’elles. Dans un coin, un vieil aspirateur est branché. Voilà, c’est tout trouvé ! Mel empoigne le manche et Olivia ouvre la porte.

La chose est là, horrible et menaçante.

« Oh là là, je tremble de peur ! » ricane-t-elle méchamment.

« T’as raison de trembler ! On va faire de toi de la pâtée ! » lui répondent en cœur les filles. Mel brandit le tuyau vers le fantôme.

« Maintenant ! » crie Olivia.

Linda appuie sur le bouton pour mettre en marche l’appareil.

Viuuuuuu…

Le fantôme est aspiré dans un bruit de succion épouvantable.

BloOoOO BloOoOop

Enfin, on entend POP !

Voilà, le tour est joué ! Le monstre est capturé !

Linda éteint l’aspirateur. De la bave verte dégouline du tuyau. D’un air dégoûté, Mel et Olivia la touchent du doigt sous le regard écœuré de Linda.

Après avoir fini de ratisser les feuilles dans le jardin, la maman de Mel entre dans la maison. Vite, les filles essuient leur main sur leur vêtement.

« Ça alors, vous faites le ménage ? » s’exclame-t-elle, surprise.

« Mais oui. On nettoie à fond la maison » répond Mel en faisant un clin d’œil à Olivia et à Linda.

Quant aux disputes, elles sont belles et bien terminées. Jouer en équipe, c’est quand même bien plus marrant !

« C’est qui les meilleures chasseuses de trucs tout vert-moisi tout pourris ? » demande Mel.

« C’est nous ! » crient les trois copines, victorieuses.

« HIP HIP HIP HOURRA ! »

« HIP HIP HIP HOURRA ! »

FIN

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L’oiseau prisonnier

Auteur : Emma Baron

Luca, Anaïs, Tom, Mathilde et Louise sont dans la cour de récréation. Ils jouent ensemble quand soudain ils voient un oiseau qui a une aile prisonnière d’une grosse branche.

Luca dit : je suis le plus fort, je vais soulever la branche et il va pouvoir s’envoler grâce à mes supers muscles.

Luca tire de toutes ses forces sur la branche mais Luca n’y arrive pas.

Anaïs dit : je suis la plus intelligente, je vais trouver une solution et il va pouvoir s’envoler grâce à mon super cerveau.

Anaïs réfléchit très fort mais aucune idée ne lui vient.

Tom dit : je suis le plus habile, je vais délicatement le sortir de là grâce à ma super adresse.

Tom glisse ses bras sous la branche mais rien à faire, l’oiseau reste coincé.

Mathilde dit : je suis la meilleure, je vais forcement le délivrer grâce à super moi !

Mathilde essaye tout mais malgré tous ses efforts elle n’y arrive pas non plus.

Alors Louise dit : et si on essayait tous ensemble ?

Luca, Anaïs, Tom, Mathilde et Louise réfléchissent, soulèvent et poussent délicatement la branche. Ils réussissent à délivrer l’oiseau. La tourterelle s’envole haut dans le ciel et leur dit merci.